1 resultado para Mécanisme enzymatique

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Les recherches récapitulées dans cette thèse de doctorat ont porté sur les causes de lâorganisation spatiale des végétations périodiques. Ces structures paysagères aux motifs réguliers, tachetés, tigrés ou labyrinthiques, dâéchelle décamétrique à hectométrique, couvrant des étendues considérables sur au moins trois continents, constituent un cas dâécole dans lâétude des processus endogènes présidant à lâhétérogénéité du couvert végétal. Ces structures prennent place sur un substrat homogène, mis à part la rétroaction du couvert lui-même, et sont marquées par des écotones abrupts et la persistance dâune proportion considérable de sol nu. Plusieurs modèles ont mis en avant lâexistence possible dâun phénomène dâauto-organisation du couvert, qui verrait une structure dâensemble émerger des interactions locales entre individus. Ces modèles se basent sur le jeu simultané de la consommation de la ressource (compétition) et de lâamélioration de lâun ou lâautre des éléments du bilan de la même ressource par le couvert (facilitation). La condition à lâexistence dâune structure dâensemble spatialement périodique et stable réside dans une différence entre la portée de la compétition (plus grande) et celle de la facilitation. Lâapparition de ces structures est modulée par le taux de croissance biologique, qui est le reflet des contraintes extérieures telles que lâaridité, le pâturage ou la coupe de bois. Le modus operandi des interactions spatiales supposées entre individus reste largement à préciser.<p>Nos recherches ont été menées au sud-ouest de la République du Niger, à lâintérieur et dans les environs du parc Régional du W. Trois axes ont été explorés :(i) Une étude de la dépendance spatiale entre la structure de la végétation (biovolumes cartographiés) et les paramètres du milieu abiotique (relief, sol), sur base dâanalyses spectrales et cross-spectrales par transformée de Fourier (1D et 2D). (ii) Une étude diachronique (1956, 1975 et 1996) à large échelle (3000 km²) de lâinfluence de lâaridité et des pressions dâorigine anthropique sur lâauto-organisation des végétations périodiques, basée sur la caractérisation de la structure spatiale des paysages sur photos aériennes via la transformée de Fourier en 2D. (iii) Trois études portant sur les interactions spatiales entre individus :En premier lieu, via lâexcavation des systèmes racinaires (air pulsé) ;Ensuite, par un suivi spatio-temporel du bilan hydrique du sol (blocs de gypse) ;Enfin, via le marquage de la ressource par du deutérium. <p>Nous avons ainsi pu établir que les végétations périodiques constituent bien un mode dâauto-organisation pouvant survenir sur substrat homogène et modulé par les contraintes climatiques et anthropiques. Un ajustement rapide entre lâorganisation des végétations périodiques et le climat a pu être montrée en zone protégée. La superficie et lâorganisation des végétations périodiques y ont tour à tour progressé et régressé en fonction dâépisodes secs ou humides. Par contre, en dehors de lâaire protégée, la possibilité dâune restauration du couvert semble fortement liée au taux dâexploitation des ressources végétales. Ces résultats ont dâimportantes implications quant à la compréhension des interactions entre climat et écosystèmes et à lâévaluation de leurs capacités de charge. La caractérisation de la structure spatiale des végétations arides, notamment par la transformée de Fourier dâimages HR, devrait être généralisée comme outil de monitoring de lâétat de ces écosystèmes. Nos études portant sur les modes dâinteractions spatiales ont permis de confirmer lâexistence dâune facilitation à courte portée du couvert végétal sur la ressource. Cependant, cette facilitation ne semble pas sâexercer sur le terme du bilan hydrique traditionnellement avancé, à savoir lâinfiltration, mais plutôt sur le taux dâévaporation (deux fois moindre à lâombre des canopées). Ce mécanisme exclut lâexistence de transferts diffusifs souterrains entre sols nu et fourrés. Des transferts inverses semblent dâailleurs montrés par le marquage isotopique. Lâétude du bilan hydrique et la cartographie du micro-relief, ainsi que la profondeur fortement réduite de la zone dâexploitation racinaire, jettent de sérieux doutes quant au rôle communément admis des transferts dâeau par ruissellement/diffusion de surface en tant que processus clé dans la compétition à distance entre les plantes. Lâalternative réside dans lâexistence dâune compétition racinaire de portée supérieure aux canopées. Cette hypothèse trouve une confirmation tant par les rhizosphères excavées, superficielles et étendues, que dans le marquage isotopique, montrant des contaminations dâarbustes situés à plus de 15 m de la zone dâapport. De même, lâétude du bilan hydrique met en évidence les influences simultanées et contradictoires (facilitation/compétition) des ligneux sur lâévapotranspiration.<p>/<p><p>This PhD thesis gathers results of a research dealing with the causes of the spatial organisation of periodic vegetations. These landscape structures, featuring regular spotted, labyrinthine or banded patterns of decametric to hectometric scale, and extending over considerable areas on at least three continents, constitute a perfect study case to approach endogenous processes leading to vegetation heterogeneities. These patterns occur over homogeneous substratum, except for vegetationâs own feedbacks, and are marked by sharp ecotones and the persistence of a considerable amount of bare soil. A number of models suggested a possible case of self-organized patterning, in which the general structure would emerge from local interactions between individuals. Those models rest on the interplay of competitive and facilitative effects, relating to soil water consumption and to soil water budget enhancement by vegetation. A general necessary condition for pattern formation to occur is that negative interactions (competition) have a larger range than positive interactions (facilitation). Moreover, all models agree with the idea that patterning occurs when vegetation growth decreases, for instance as a result of reduced water availability, domestic grazing or wood cutting, therefore viewing patterns as a self-organised response to environmental constraints. However the modus operandi of the spatial interactions between individual plants remains largely to be specified.<p>We carried out a field research in South-West Niger, within and around the W Regional Park. Three research lines were explored: (i) The study of the spatial dependency between the vegetation pattern (mapped biovolumes) and the factors of the abiotic environment (soil, relief), on the basis of spectral and cross-spectral analyses with Fourier transform (1D and 2D). (ii) A broad scale diachronic study (1956, 1975, 1996) of the influence of aridity and human induced pressures on the vegetation self-patterning, based on the characterisation of patterns on high resolution remote sensing data via 2D Fourier transform. (iii) Three different approaches of the spatial interactions between individuals: via root systems excavation with pulsed air; via the monitoring in space and time of the soil water budget (gypsum blocks method); and via water resource labelling with deuterated water.<p>We could establish that periodic vegetations are indeed the result of a self-organisation process, occurring in homogeneous substratum conditions and modulated by climate and human constraints. A rapid adjustment between vegetation patterning and climate could be observed in protected zones. The area and patterning of the periodic vegetations successively progressed and regressed, following drier or wetter climate conditions. On the other hand, outside protected areas, the restoration ability of vegetation appeared to depend on the degree of vegetation resource exploitation. These results have important implications regarding the study of vegetation-climate interactions and the evaluation of ecosystemsâ carrying capacities. Spatial pattern characterisation in arid vegetations using Fourier transform of HR remote sensing data should be generalised for the monitoring of those ecosystems. Our studies dealing with spatial interaction mechanisms confirmed the existence of a short range facilitation of the cover on water resource. However, this facilitation does not seem to act through the commonly accepted infiltration component, but rather on the evaporative rate (twice less within thickets). This mechanism excludes underground diffusive transfers between bare ground and vegetation. Inverse transfers were even shown by deuterium labelling. Water budget study and micro-elevation mapping, along with consistent soil shallowness, together cast serious doubts on the traditional mechanism of run-off/diffusion of surface water as a key process of the long range competition between plants. An alternative explanation lies in long range root competition. This hypothesis find support as well in the excavated root systems, shallow and wide, as in isotopic labelling, showing contaminations of shrubs located up to 15 m of the irrigated area. Water budget study also evidenced simultaneous contradictory effects (facilitation/competition) of shrubs on evapotranspiration.<p>